Démarche de recherche transdisciplinaire, amorcée à l’automne 2022, visant à formuler des processus ludiques de superposition et transgression entre différentes possibilités d’investigation de la Réalité. Elle prend appui sur trois piliers fondamentaux : Eau, Connaissance et Mémoire. 

La traduction - pensée comme un élargissement - est l’élément fondateur d’un théâtre des possibles superposés et transgressés. Celui qui nous intéresse. Toute trans-action advient dans un contexte où il est possible de prendre conscience des différents niveaux qui la composent, en dépit des formes nécessaires à sa réalisation. Aux tenants de la logique binaire, la traduction demande une compénétration - et donc son dépassement nécessaire. Dans la logique binaire “pratique” et “théorie” n’existent que séparées. La traduction - telle que nous l’entendons et la pratiquons - vise à associer la fixité de l’image théorique au mouvement du savoir sensible pour chercher à entendre ce qu’il y a derrière les possibilités d’union de langages qui ont paru a priori distincts et les “passer” dans des formes artistiques simples, accessibles, artisanales et surprenantes.

Le dispositif, pensé comme un réceptacle, semble complexe à première vue. Cette complexité n’est pas une complication, cependant. Elle constitue notre nécessité : celle d’un système multi-factoriel qui ne peut être réduit ni séparé, surtout si l’on cherche à le révolutionner. En tant qu'êtres humains, nous faisons partie de cette complexité. Elle nous habite, elle nous traverse, elle nous décrit, elle nous transforme. C’est pourquoi l’Eau. L’Eau permet de porter un regard transdisciplinaire sur cette complexité et de soulever les thèmes majeurs face auxquels nous sommes appelés : l’écologie, le patriarcat, les systèmes de domination et de colonisation ; afin de poser la question de l’évolution des conditions de vie humaines au sein des écosystèmes que cette espèce traverse et transforme, dans un “projet social viable”.

L’Eau - simultanément Reflet, Réflexe et Réflexion - est un mystère. Nous avons choisi de placer le mystère au centre de notre travail. Une étymologie possible du mot mystère symbolise des lèvres fermées. Ce qui ne peut se dire. Traverser un espace où les présences, les perceptions et les réalités se superposent pour tenter d’entrevoir ce qui se tait dans les creux, les points obscurs, les trous noirs ou blancs, c’est la direction que prend notre travail ici.